Étudiantes baragouineuses, il nous arrive de vouloir manger. Entre rêve et réalité, le gouffre est énorme à la fac.
Levées depuis 9h, arrivées 13h, l’estomac gronde. Au mieux un repas au RU, au pire un quignon de pain. Peu importe quelque chose qui arrête ce grondement incessant.
Nous avons moins d’une heure pour manger, et nous empressons de monter une stratégie pour manger le plus tôt possible, tout en prenant en compte le rapport qualité/prix.
1er choix : le RU : impossible : 30mn de queue, 5 mn pour choisir son repas. Dans le meilleur des cas, il nous reste 25mn pour manger. Comment apprécier des frites trop cuites et un steak trop saignant en 25 mn. Impossible.
2e choix : le forum étudiant : 5 à 10 mn de queue. Mais, il faut avoir le palais en veille ou ne pas avoir manger depuis des semaines. Ce qui malheureusement pour notre balance est loin d’être le cas.
3e choix : le TU : pas chère et sandwich ok. Malheureusement, nous ne sommes pas les seules à le savoir, le petit bar est pris d’assaut. Passé 13 h, plus un gramme de nourriture à l’horizon.
4e choix : la cafét’ : nous nous y sommes aventurées 2 fois cette année. Nous y avons acheté un sandwich jambon beurre à chaque fois. En deux mots : immangeable mais intéressant. Immangeable parce que c’est la première fois de notre vie que nous voyons une tranche de jambon de 5 cm d’épaisseur, et une motte entière de beurre dans un seul quart de baguette. Pour les mêmes raisons c’est un sandwich très intéressant à étudier.
5e choix : le sandwich-machine : parfois le capitalisme a du bon. 2 €, la pièce dans la fente, on appuie sur un bouton. Le sandwich tombe, on le ramasse, on ouvre le sachet en plastique, on mange. Simple, efficace, rapide.
Après mûre réflexion, nous nous arrêtons sur le choix 4. Seul problème, nous n’avons pas de monnaie. Et malgré les avancées scientifiques et techniques, notre cher distributeur de sandwich ne prend pas les billets de 10 €.
Direction la cafet’ pour quémander un peu de monnaie. Nous demandons gentiment, avec le sourire, de la monnaie sur mon billet de 10 €. Réponse de la serveuse : « NON ! Si je commence à donner de la monnaie à tout le monde, je m’en sors plus, vous vous croyez à la Banque de France ? » . Très vite, nous perdons notre sourire et résistons à ne pas devenir exécrables malgré la faim qui nous tiraille.
Notre cerveau arrive tout de même à fonctionner : nous achetons une connerie à pas chère, nous obtenons ainsi de la monnaie, donc nous pouvons acheter un sandwich-machine, en plus on gagne du chocolat. Forcément, le cerveau de la serveuse marche tout autant que le notre, elle met donc alors très vite à jour notre nouveau stratagème. Elle nous donne malgré tout un paquet de M&M’s, tout en nous lançant un regard dédaigneux.
13h20, nous mangeons enfin un sandwich-machine thon crudités emballé sous vide. « Un gage de savoir faire, de qualité, de confiance de la distribution automatique » qu’il disait.
Perso, on n’a toujours pas trouvé le goût du thon. Manger à la fac, c’est pas gagné. A leur décharge, on demande à l’université de nous former, de nous cultiver, pas de nous nourrir.
Les baragouineuses
NB : la cuisine estudiantine plein de bons conseils pour manger bien et mieux.
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